L’origine de l’alimentation émotionnelle

L’origine de l’alimentation émotionnelle

Noémie Combremont nous explique l’origine de l’alimentation émotionnelle? Retrouvez encore plus d'informations dans son livre "Je me mets à l'alimenttion intuitive".

Différents facteurs permettent de comprendre pourquoi nous avons recours à la nourriture pour apaiser nos émotions. Il y a bien sûr notre parcours de vie et nos expériences personnelles. Certains gènes expliquent aussi, dans une certaine mesure, nos prédispositions à l’alimentation émotionnelle. Enfin, la télévision et les publicités contribuent à façonner notre manière de faire face à nos émotions : les familles qui mangent ces céréales paraissent si heureuses, et les jeunes qui boivent ces sodas si branchés. Mais le recours à la nourriture pour soulager les émotions est également un comportement que nous avons appris !

Le nourrisson est l’exemple même du mangeur intuitif. Il n’est pas affecté par la culture du régime et n’est pas préoccupé par son apparence. Il mange lorsqu’il a faim et arrête lorsqu’il est rassasié. De plus, il ne mange que ce qui est à son goût (au plus grand désarroi de ses parents). Mais il rééquilibre toujours instinctivement son alimentation au bout de quelques jours.

Quand un nourrisson vit un événement stressant, il ne se réfugie pas dans la nourriture. Au contraire, le stress et les émotions négatives provoquent chez lui une perte de l’appétit. Cela peut notamment se produire lors du passage à l’alimentation autonome. On parle alors de l’« anorexie du nourrisson ». Certains adultes perdent également l’appétit en cas de stress.

De nombreuses réactions résultent de comportements appris durant l’enfance ou même plus tard. Le corps humain dispose d’incroyables facultés d’apprentissage et d’adaptation, mais cela peut parfois se retourner contre lui. On peut, en effet, conditionner son esprit à reproduire – souvent de manière inconsciente – un comportement particulier. Le conditionnement apparaît quand une réaction acquise par apprentissage ou par habitude devient un réflexe. Cela se produit lorsque le cerveau établit un lien entre un stimulus et la réaction qui le suit. Cette réaction porte le nom de « réflexe de Pavlov », du nom du médecin russe qui a fait cette découverte.

À votre avis, pourquoi est-il si difficile d’arrêter de manger des chips quand vous avez pris l’habitude d’ouvrir un paquet à chaque fois que vous rentrez chez vous après une longue journée de travail ? Toute la difficulté d’arrêter provient du fait que ce comportement
est devenu un automatisme. Vous ouvrez la porte de votre domicile, vous vous dirigez vers le placard pour prendre le paquet de chips et vous vous jetez sur le canapé avant même d’avoir réfléchi à ce que vous souhaitiez faire. Votre cerveau a ainsi associé le fait de rentrer du travail (stimulus) avec celui d’ouvrir un paquet de chips (réaction). Il est compliqué de rompre un tel lien.